27 Jan

Mercredi 21 janvier 2015 : Distribution de spiruline, Echanges avec Pengdé et Allassane

Publié par Cécile André - Catégories : #Le voyage

Réveil 6h30. Petit-déjeuner toute seule à 7h00. Je me rends au dispensaire, puis à la maternité pour continuer le programme de spiruline. Les mêmes mères que lundi sont absentes avec leur enfant...

Les soignantes ne comprennent pas pourquoi elles ne sont pas régulières dans la prise. Pour celles qui sont là, elles me demandent « Lafi ? » (comment ça va?), ce à quoi je réponds en esquissant un sourire « Lafi balla » (ca va bien). C'est marrant comme on arrive toujours à entrer en relation malgré les langues qu'on en maitrise pas respectivement.

A la maternité, il faut savoir que les femmes accouchent seule sans la présence du père et de leur propre mère. Elles se dotent de doulas, qui l'assistent dans la gestion du quotidien. Les mères des accouchées se chargent de nettoyer la salle d'accouchement (lavage du bassin, serpillière, etc.), font à manger, lavent le linge. Tout ceci pour que la mère s'économise après avoir donné la naissance et récupère. Au bout de 24 heures, les mères et leur bébé rentrent à la maison. Il y aura une consultation de contrôle au 6ème jour de l'enfant, puis au 42ème jour.

Je surprends Angèle, une sage-femme, en pleine conversation à moitié en français et en mooré avec une mère de la consultation MAM (malnutrition aigue modérée). Elle a l'air en colère et lui remonte les bretelles. La mère acquiesse. Angèle fait des grands gestes et articule très fort. Je ne saisis pas de suite ce qu'il se passe. Je comprends petit à petit que l'enfant n'a pas pris de poids. Il en a même perdu. J'ai l'impression que c'est le procès de cette mère, qui se tient difficilement débout et qui doit à peine peser 40 kg. Angèle lui dit « on repart à zéro ». Ca y est. J'ai compris. Angèle m'explique.

La mère a pris les aliments thérapeutiques pour elle et ne les a pas donné à son enfant... Que dire ? Plusieurs sentiments contradictoires s'emparent de moi. J'imagine le dileme de cette mère entre prendre cette nourriture et la donner à son bébé. J'essaie de comprendre. Je suis quelque peu tiraillée. Qu'est-ce que j'aurai fait à sa place si j'étais morte de faim ? Je n'en sais strictement rien.

L'après-midi, je prépare avec Allassane une réunion d'informations sur la spiruline avec la maison des jeunes. Je rencontre Pengdé ZONGO, l'agent communautaire de Sabou. Il fait de manière bénévole le lien entre la population et le centre médical (dispensaire, ambulance et maternité). Nous lui proposerons avec Albert de prendre un rôle de « commercial pour la ferme de spiruline », c'est-à-dire de lui fournir à prix coutant le produit qu'il pourra à son tour vendre avec un petit bénéfice.

Découverte du jour : Le match de la coupe d'Afrique des Nations opposant le Burkina Faso contre la Guinée Equatoriale a donné 0-0